Višegrad (Rép. Serbe de Bosnie) septembre 2019
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Plus récent le livre « Le soldat et le gramophone »
de Saša Stanišic raconté par un enfant, Aleksandar, qui vécut à Višegrad avant
de partir en exil en Allemangne au moment de la guerre des années 90 dans les
Balkans. Il reviendra plus tard visiter
sa grand-mère et revivre ses souvenirs.
…« Elle (la rivière Drina) l’avoue, oui elle connait la
peur. Elle défie le froid et l’hiver et les pluies de l’automne ne la
bouleversent pas, mais elle a peur des coups de feu nous contaminent nous aussi
et nous donnent la guerre. Elle se plaint au rocher, elle en a subi, des guerres,
plus horribles les unes que les autres. Elle en a charrié, des cadavres, et
tant de ponts qui ont sauté reposent pour toujours au fond de son lit. Je dois
la croire, dit-elle, et ses eaux se troublent sur la rive, rien au monde ne
souffre tant qu’une pierre de pont privée de son pont. En plus, elle n’a jamais
réussi à se cacher et n’a jamais pu fermer les yeux devant aucun crime. Disant
cela, elle écume de colère, je n’ai même pas de paupières ! Je ne connais
jamais le sommeil, je ne peux sauver personne, je ne peux rien empêcher… Quand
je tombe amoureuse, je n’embrasse pas, et quand je suis heureuse, je n’enfonce
pas les touches de l’accordéon. Oui Aleksandar, en voilà du regard, du regard
en pure perte. »…
Emouvants ces mots, quelle chance nous avons de vivre en paix!
RépondreSupprimerJ e ne connais aucun des ouvrages cités mais ils paraissent très intéressants.
RépondreSupprimerQuel paysage paisible et pourtant témoin d'une longue histoire. La rivière personnifiée comme une nymphe aide à relativiser le passage du temps
RépondreSupprimerEt pourtant, l'eau est si calme, si pure sur cette photo d'aujourd'hui
RépondreSupprimerJe peux imaginer aisément ce passé tourmenté, mais le temps a fait que le calm est revenu et il faut espérer pour longtemps.
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