vendredi 9 janvier 2015

La presse

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Arizona, 2011 

« Penser, c'est se mouvoir intellectuellement. L'homme pense. Donc il a le droit et le devoir de penser. Il n'a pas la liberté de ne point penser. La nécessité de penser, conséquemment de parler, d'écrire, d'imprimer, de discuter, d'enseigner, de se réunir, de s'associer, existe au même titre que la nécessité de respirer. On ne peut pas empêcher l'homme de penser, mais on peut l'empêcher de dire ce qu'il pense. Empêcher de parler l'homme qui veut parler; empêcher d'écrire l'homme qui sait écrire; empêcher d'imprimer l'homme qui peut imprimer: empêcher, enfin, l'homme d'exercer les facultés de son intelligence, c'est porter à la vie intellectuelle de l'homme une atteinte pareille à celle qu'on porterait à sa vie physique si l'on empêchait l'homme de manger quand il a faim, de boire quand il a soif, de dormir quand il a sommeil, ou de marcher quand il est las d'être immobile. Pour qui les éprouve, les besoins intellectuels ne sont guère moins impérieux que les besoins physiques. Les droits de la pensée sont indivisibles, inaliénables et imprescriptibles. Les diviser, c'est les mutiler… »

« Les droits de la pensée : questions de presse » 1830-1864 Émile de Girardin, journaliste et homme politique français (1802-1881) 

P.S. Entendu dans l'auto, sur France Culture le 8 décembre janvier 2015 (Les lois sur la liberté de la presse)